La gestation, correspondant au développement des fœtus au sein de l’organisme après la fécondation, est une période dont la durée varie d’une espèce à l’autre. Il existe plusieurs critères faisant varier cette durée, mais de manière générale, plus l’animal est grand, plus la période de gestation est longue. Pour autant, dans l’espèce canine, quelle que soit la race de chien concernée, la durée de gestation est toujours identique. Notre vétérinaire vous explique dans cet article combien de temps dure une gestation chez le chien et vous distille quelques petits conseils concernant cette période si particulière.


Quelle est la durée de la gestation chez le chien ?


Le calcul de la durée de la gestation chez le chien dépend de l’évènement sur lequel on se base pour définir arbitrairement le premier jour de la gestation. Il est en effet possible de se baser sur la date de la saillie, la date de l’ovulation ou la date de la fécondation. En effet, lorsque deux chiens s’accouplent, les spermatozoïdes de l’individu mâle peuvent rester dans l’appareil reproducteur femelle entre 2 et 7 jours avant de féconder un ovule.

Ainsi, on définit que la gestation chez la chienne dure :

  • Entre 57 et 68 jours après la saillie,
  • Entre 61 et 63 jours après l’ovulation,
  • Entre 60 et 62 jours après la fécondation.

Pour en savoir plus sur la gestation chez la chienne en général, nous vous invitons à lire notre article : "Tout ce qu'il faut savoir sur la gestation du chien : Le guide complet"

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Comment et pourquoi déterminer la date de la mise-bas ?


Il est primordial de pouvoir connaître la date du terme de la gestation afin de s’affranchir de toute complication concernant la mise-bas des chiots. En effet, dans l’espèce canine, les chiots nés prématurément présentent un pronostic vital assez défavorable et le dépassement de la date du terme engendre très rapidement une souffrance des chiots. Cette situation requiert une prise en charge médicale, parfois en urgence, pour espérer une issue favorable.

Pour connaître le terme, la méthode la plus efficace consiste à effectuer ce qu’on appelle un suivi de chaleur chez votre vétérinaire. Il s’agit de la réalisation de dosages hormonaux, par prise de sang, afin de connaître précisément le jour de l’ovulation. Cela n’est que très peu souvent mis en œuvre par les propriétaires, hormis les éleveurs, par manque d’informations.

En l’absence de suivi de chaleur, l’estimation du terme est délicate. Dans la majorité des cas, la date de la saillie n’est pas connue avec précision et l’estimation de la date du terme est, de toute façon, imprécise, car variable à 10 jours près. Par ailleurs, le moment exact de la fécondation est toujours difficile à évaluer.

Il est néanmoins possible d’avoir recours à des examens d’imagerie médicale pour tenter d’estimer la date du terme :

  • L’échographie abdominale de gestation : elle peut être réalisée à partir du 28ème jour de gestation par le vétérinaire et permet de visualiser les fœtus directement, de tenter de les dénombrer et d’évaluer leur viabilité. Il est également possible au cours de cet examen de réaliser des mesures permettant d’évaluer approximativement la date de la mise-bas.
  • La radiographie abdominale : elle peut être réalisée à partir du 45ème jour de gestation et permet de visualiser les squelettes des fœtus, devenus détectables à la radiographie suite à leur minéralisation. Cet examen permet également de dénombrer les futurs chiots (en comptant le nombre de crânes et/ou de colonnes vertébrales).

Comment se comporter à l’approche du terme ?


En cas de signes de début de mise-bas prématurée, ou au contraire de dépassement de la date du terme, il est fortement recommandé de prendre contact auprès de votre vétérinaire afin de faire évaluer cliniquement votre chienne, ses chiots et d’adapter la conduite à tenir.

Si votre chienne présente un changement de comportement (anxiété, tourner en rond, isolement ou au contraire proximité plus importante que d’habitude), il se peut que ce soit le jour J ! Dans ce cas, voici quelques informations importantes à connaître :

  • Installez votre chienne dans un endroit isolé, au calme, relativement sombre afin qu’elle se trouve dans une ambiance propice au bon déroulement de la mise-bas. Il est fortement recommandé d’avoir préparé ce lieu au préalable et d’y avoir placé de nombreuses serviettes, la mise-bas s’accompagnant de nombreux écoulements au niveau de la vulve chez la chienne.
  • Laissez votre chienne si elle préfère être isolée, votre présence pourrait la déranger. Au contraire, si elle recherche votre contact dès que vous partez, restez auprès d’elle mais sans trop intervenir, uniquement pour la rassurer.
  • Préparez de quoi prodiguer les premiers soins aux chiots si la mère ne s’en occupe pas (serviettes pour les essuyer et les réchauffer, mouche-bébé pour retirer les sécrétions présentes dans les narines du chiot…).
  • Lorsque le travail commence (halètements, signes de gêne au niveau abdominal…), notez l’heure. Le premier chiot doit être sorti dans les 4h suivant les premières contractions. Dans le cas contraire, contactez un vétérinaire en urgence.
  • Il ne doit pas se passer plus de 2h entre l’expulsion de 2 chiots consécutifs. Dans le cas contraire, contactez un vétérinaire en urgence.
  • Assurez-vous que le nombre de chiots expulsés correspond bien au nombre de chiots attendus. Si vous avez le moindre doute, prévoyez d’amener votre chienne chez votre vétérinaire afin de faire un examen pour s’assurer qu’il ne reste aucun chiot dans l’utérus. Il est également recommandé de s’assurer que tous les placentas ont bien été expulsés avec les chiots. Cependant, les chiennes mangent les placentas pendant la mise-bas car cela constitue un apport protéique et énergétique très important. Il est donc généralement très difficile de faire cette vérification.

Enfin, même si la mise-bas s’est déroulée parfaitement sans encombre, il est recommandé de réaliser une visite de contrôle chez votre vétérinaire dans les jours suivant la mise-bas afin de s’assurer que la mère et les petits vont bien ainsi que préparer les semaines/mois à venir en termes de médecine préventive (soins antiparasitaires, protocoles de vaccinations, identification…).