A l’instar des chiens, les chats sont également sensibles à de nombreux aliments que nous pouvons rencontrer facilement dans nos cuisines ou nos jardins. Leur comportement plus prudent envers la nouveauté les protège quelque peu mais, si la curiosité l’emporte, leur petit gabarit va les exposer à atteindre plus rapidement les doses toxiques. Les répercussions d’une intoxication alimentaire chez le chat sont donc généralement plus graves que chez le chien.


Voici la liste des 15 aliments toxiques chez le chat :


  • Le chocolat
  • Le café
  • Le raisin
  • L’oignon
  • L’ail
  • L’échalote
  • Le poireau
  • La ciboulette
  • Le blanc d’œuf
  • La pomme de terre crue
  • L’alcool
  • L’avocat
  • Les noix
  • Les fruits à pépin ou à noyau
  • Le poisson cru

Les principaux aliments toxiques chez le chat et les risques associés


  • Le chocolat

Les chats comme les chiens sont très sensibles à la théobromine, molécule contenue dans le chocolat, et dont la quantité est corrélée au pourcentage en cacao. La consommation de chocolat chez le chat peut causer des troubles digestifs (diarrhée, vomissements) mais également, dans les formes les plus sévères, des troubles du rythme cardiaque mettant en péril le fonctionnement du cœur ainsi que des troubles neurologiques (tremblements musculaires, crampes, convulsions, coma).

En moyenne, chez un chat de 5 kg, l’ingestion d’environ 100 à 150 g de chocolat noir (ou de 50 à 75 g de cacao) peut être mortelle. Mais il existe de fortes différences de sensibilité d’un chat à un autre.

Les symptômes surviennent quelques heures après l’ingestion et l’évolution dure entre 6 et 24 heures. Une toxicité chronique cumulative est également possible et peut provoquer une dégénérescence du myocarde (muscule cardiaque).

  • Le café

Comme chez le chien, les intoxications au café sont assez rares. La toxicité du café est due non seulement à la caféine mais également à la présence de théobromine.

La dose toxique dépend de la puissance des grains et donc de son origine (le café Robusta contient deux fois plus de caféine que le café Arabica). Elle est cependant estimée à 20mg/kg de caféine. Elle devient mortelle au-delà de 50mg/kg de caféine. Une capsule de café de type Nespresso contient environ 5g de café. Une cuillère de café moulu contient 12g de café.

Les symptômes apparaissent généralement 4 à 6 heures après l’ingestion et sont sensiblement similaires à ceux de l’intoxication au chocolat.

  • Le raisin

Le raisin frais ou sec est un véritable poison pour les chats. Néanmoins, les raisins secs sont plus souvent incriminés dans les intoxications au raisin. Leur goût sucré et leur présence dans certains gâteaux ou certaines friandises expliquent qu’ils soient consommés plus fréquemment.

La découverte de la toxicité du raisin est assez récente et le principe actif responsable de cette toxicité n’a pas encore été mis en évidence. Il n’existe donc pas d’antidote, raison pour laquelle cette intoxication est toujours grave.

De plus, la dose toxique du raisin frais est très faible (environ 20g/kg). Le raisin sec étant plus concentré en principe toxique, la dose toxique est encore plus basse (environ 3g/kg). Cependant, la sensibilité au raisin varie également selon les animaux.

Les symptômes apparaissent dans les heures qui suivent l’ingestion. Ils sont d’abord digestifs (hypersalivation, vomissements, diarrhée, anorexie) puis une défaillance rénale sévère peut se manifester au bout de 24 à 72h.

Le pronostic est variable et dépend de la quantité de raisin ingérée, de la précocité du diagnostic et de l’apparition d’une insuffisance rénale aiguë ou non.

  • L’oignon

L’oignon peut provoquer une intoxication quelle que soit la forme sous laquelle il a été ingéré (cru, frit, bouilli, déshydraté…). L’intoxication à l’oignon conduit à une destruction des globules rouges et donc une anémie.

La dose toxique chez le chat est évaluée à 5g/kg soit ¼ d’oignon pour un chat de 5kg !!!

Si l’oignon est ingéré en quantité supérieure à la dose toxique ou si l’ingestion de petites quantités est répétée plusieurs jours d’affilée, des signes d’anémie peuvent apparaître : faiblesse, perte d’appétit, muqueuses pâles, urines rouge foncé…

Prise à temps, le pronostic d’une intoxication à l’oignon est généralement bon et les symptômes disparaissent en une à deux semaines avec une prise en charge médicale adaptée.

  • L’ail, l’échalote et le poireau

Étant de la famille que l’oignon, ils présentent également une toxicité avérée chez le chat. Cependant, les doses toxiques sont nettement plus élevées et le risque d’intoxication est donc beaucoup plus faible.

En cas d’intoxication, les risques pour la santé de l’animal sont les mêmes que ceux rencontrés dans l’intoxication à l’oignon. Ces aliments sont donc potentiellement mortels pour votre chat.

  • La ciboulette

Aucune toxicité de la ciboulette n’est rapportée chez le chien. En revanche, des cas d’intoxication à la ciboulette ont bien été rencontrés chez le chat.

Appartenant à la même famille que l’ail et l’oignon, il est plus que probable que les mêmes mécanismes soient en jeu concernant les conséquences d’une intoxication à la ciboulette.

Les raisons de cette différence observée entre chiens et chats sont vraisemblablement à mettre au crédit d’une différence comportementale envers cette herbe, qui attire énormément les félins. En réalité, beaucoup d’entre eux en raffolent. De plus, comme pour toute intoxication, le petit gabarit des chats les rend nettement plus fragile à une ingestion accidentelle car les doses toxiques sont plus rapidement atteintes (une petite quantité de toxique peut rapidement provoquer des signes cliniques).

La ciboulette est donc à éviter comme friandise ou comme substitut à l’herbe à chat.

  • Le blanc d’œuf

Le blanc des œufs est à proscrire de l’alimentation pour les chats. En effet, il contient de l'avidine, une protéine qui détruit la vitamine B8, indispensable au métabolisme des protéines et des graisses.

L’ingestion importante de blanc d’œuf va donc entraîner des troubles digestifs ainsi qu’une dégradation importante de l’état général de l’animal mettant en jeu son pronostic vital.

Il n’existe pas de doses toxiques connues à ce jour.

  • La pomme de terre crue

Comme chez le chien, la pomme de terre crue a récemment été décrite comme toxique en raison de la présence de solanine. Le mécanisme rendant l’animal malade n’est pas parfaitement connu. La dose toxique est estimée à 30g/kg.

Par ailleurs, la pomme de terre crue contient également des oxalates de calcium, un cristal ionique insoluble très dangereux pour l’appareil urinaire de votre chat. En effet, 80% des calculs rénaux sont à base d’oxalate de calcium.

L’intoxication à la pomme de terre crue est rare chez le chat car leur intérêt pour ce tubercule est peu prononcé. Mais ajoutée à sa ration alimentaire ménagère de manière quotidienne, la pomme de terre crue pourrait mettre en danger votre animal.

  • L’alcool

De manière évidente, l’alcool est également à l’origine d’intoxications chez le chat, comme chez le chien et l’Homme. La molécule en cause est l’éthanol.

Les symptômes de l’intoxication apparaissent en général dans l’heure. Ils vont débuter par un changement de comportement (vocalises sans raison apparente), puis une hypersalivation possiblement accompagnée de vomissements et enfin des mouvements désordonnés.

Pour une intoxication très sévère, la mort peut survenir par arrêt respiratoire.

  • L’avocat

L’ingestion des feuilles de l’avocat est tout aussi toxique que la consommation de sa chair.

Les doses toxiques ne sont pas déterminées et il est recommandé de proscrire ce fruit de l’alimentation de votre chat.

Une intoxication à l’avocat peut engendrer des troubles digestifs de type gastro-entérite sévère dans les heures suivant l’ingestion. Des troubles cardio-vasculaires et respiratoires peuvent aussi survenir, compliquant le tableau clinique et assombrissant le pronostic vital de l’animal.

  • Les noix

Les noix sont, à elles seules, une combinaison de 4 risques importants pour votre chat.

Elles sont trop salées donc mauvaise pour sa santé générale ainsi que pour son cœur et ses reins.

Elles sont également trop riches en phosphore, là encore à éviter pour ne pas provoquer de défaillance rénale et même, dans de rares cas, d’anémie.

La présence d’une coque les rend fortement dangereuses car elles peuvent provoquer des occlusions ou des perforations intestinales.

Enfin, les noix consommées dans la nature (pas les noix du commerce donc), peuvent contenir de microscopiques champignons produisant des mycotoxines à l’origine de troubles digestifs et neurologiques.

  • Les fruits à pépins ou à noyaux

Les noyaux et pépins de certains fruits (pommes, abricots, cerises, pêches, poires…) contiennent un agent toxique appelé glycoside cyanogénique. Cette molécule peut être à l’origine d’un empoisonnement chez votre chat.

En cas de dépassement de la dose toxique (mal connue), des troubles digestifs vont survenir dans les 6 à 12h. Ils peuvent s’accompagner du développement d’une tachycardie (élévation de la fréquence cardiaque).

En cas d’intoxication sévère, le glycoside cyanogénique va empêcher le bon fonctionnement de l’hémoglobine et l’oxygène ne sera plus transporté aux cellules de votre animal. Il va alors développer un état de choc (muqueuses très rouges, pupilles dilatées, difficultés respiratoires) et son pronostic vital sera en jeu s’il n’est pas pris en charge en urgence par un vétérinaire.

Il faut donc enlever tous les noyaux et pépins avant de donner, si vous le souhaitez, un fruit en guise de friandise à votre animal.

  • Le poisson cru

La quantité de poisson ingérée ou sa qualité ne sont pas remises en question ici. Il s’agit simplement d’alerter sur une pratique qui, heureusement, n’a plus vraiment cours à notre époque mais qui pourrait avoir de nouveau le vent en poupe : l’alimentation à base de poisson cru exclusivement.

En effet, si votre chat est nourri exclusivement de poisson cru, il va malheureusement ingérer une quantité importante de thiaminases, une enzyme à l’origine de la dégradation d’une vitamine essentielle au fonctionnement de son métabolisme, la thiamine (vitamine B1).

Il va alors développer un déficit important en thiamine à l’origine de troubles neurologiques sévères (hypersalivation, perte de la vue, convulsions, faiblesse généralisée) pouvant conduire au décès de l’animal.

Pris en charge assez précocement, la condition neurologique de l’animal peut être améliorée par l’administration de vitamine B1 par voie injectable pendant plusieurs semaines. Une ration alimentaire équilibrée à base de croquettes ou de pâtée, à laquelle on ajoutera des compléments alimentaires, sera préconisée pour éviter toute autre carence à l’avenir.


Que faire en cas de suspicion d’intoxication ?


En cas de suspicion d’intoxication, essayez d’estimer la quantité d’aliment ingérée par votre chat et de prendre une photo de la composition de l’aliment s’il s’agit d’un produit industriel (chocolat par exemple).

Contactez votre vétérinaire ou un service d’urgence vétérinaire pour obtenir les premières recommandations d’usage.

Si une autre personne au sein du foyer est disponible, il est également possible en parallèle de contacter un centre anti-poison vétérinaire susceptible de vous accompagner pour les premiers gestes à adopter.

N’essayez pas de faire vomir votre chat à la maison, les produits que vous utiliseriez pourraient au contraire dégrader la situation en engendrant une inflammation au niveau de l’œsophage et de la paroi de l’estomac.

En revanche, le vétérinaire pourra décider ou non de réaliser une injection permettant d’expulser le contenu de l’estomac si l’animal est reçu en consultation maximum 1h30 après l’ingestion accidentelle d’un toxique.